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4 novembre 2012 7 04 /11 /novembre /2012 18:05
   
La CPCAM 13 a convoqué en mars 2012, les membres de la Commission Paritaire Départementale des Masseurs-kinésithérapeutes pour exposer un projet national initié par la CNAMTS. Il visait à faire des économies, suite aux opérations touchant trois grandes articulations et regroupant 6 pathologies (PTH, PTG, réparation chirurgicale des ruptures de la coiffe des rotateurs, ligamento-plastie du croisé antérieur du genou, fracture du fémur et prothèse de hanche pour fracture du col).
Cette grande expérimentation présentée à grand renfort de publicité dans le monde Médical était dénommée : PRADO.
Tout un programme visant à faire des économies lors des suites obstétriques et orthopédiques, le tout, orchestré par un CAM (Conseiller de l’Assurance Maladie).
 
Mais comme vous vous en doutez, ce grand projet très honorable, a été complètement foiré (plus ou moins volontairement) par nos chères tutelles...
 
 Quelques Chiffres avant de commencer l'évaluation du déroulement de cette expérimentation.
 
-        On évalue à environ 20% les patients qui sont aptes à rentrer chez eux après une opération du type PRADO.
 
-        Les référentiels instaurés chez les praticiens libéraux, imposés par la loi et l’Avenant n°3 de la Convention ne s’appliqueraient pas aux Etablissements de soins et de rééducation privés ou publiques… La loi s’appliquerait donc différemment en fonction du type de suite envisagée (malgré texte officiel de l'Avenant n°3, Article 2 Amélioration de l’efficience de la prise en charge). Comme c’est bizarre ? On peut, malgré une loi publiée au JO et imposée à certains, décider de ne pas l’appliquer à d’autres, sans outre mesure…
 
-        Notre Gouvernement crache sur environ 200 à 300 Millions d’euros d’économies par une juste orientation du patient après opération soit en soins de ville soit en soins en établissement.
 
-        Quels résultats pour SIX mois d’expérimentation dans deux cliniques Marseillaises ?
 Je suis terrassé, abasourdi, consterné par le résultat ! Au final, sept patients ont suivi cette expérimentation dont un de plus de 65 ans.
 
 
Quelle évaluation pour cette expérience ?
 
On peut parler d’un fiasco programmé car la CPCAM n’a pas tenu compte de nos remarques en amont et surtout après plus amples informations, nous nous sommes aperçus que les dés étaient pipés dès le départ.
 
Cette expérimentation devait s’adresser à des personnes jeunes or ce sont dans la totalité des patient de plus de 55 ans qui ont choisi PRADO. Là, je doute de l’objectivité de l’orientation des patients. Pas de patient atteint de pathologie de l’épaule ou de ligamento plastie du genou. Encore une bizarrerie très surprenante, surtout que les patients avaient le choix des praticiens qui auraient pu les rééduquer et les prendre en charge dans leur arrondissement ou leur ville d’origine. On nous reproche assez d’être trop nombreux dans Marseille et agglomération proche.
 
Une autre bizarrerie, les cliniques choisies sont des cliniques qui avaient toutes un Centre de rééducation attaché au service de chirurgie. Je ne pense pas que le chirurgien de la clinique soit intéressé par un suivi libéral. Il est quand même, et il faut le dire, intéressé « au remplissage » du SSR attaché à sa clinique.
 
Les patients éligibles  à cette expérience devaient subir un test discriminant qui leur permettaient d’être suivis en libéral mais les critères étaient trop exclusifs notamment la douleur. J’ai d’ailleurs parlé avec des directeurs d’établissements qui reconnaissent facilement que leur intérêt n’est pas de laisser partir les patients mais à « remplir leurs lits ». Mais là où le bas blesse encore plus, c'est que les SSR font une concurrence déloyale aux prises en charge de ville car ils développent de plus en plus les soins ambulatoires. Si le patient peut se faire rééduquer et suivre en ambulatoire en SSR, il est apte à aller en rééducation chez un kiné de ville et se faire soigner par son Médecin traitant.
J'affirme que les soins AMBULATOIRES EN SSR SONT INUTILES ET reviennent BIEN TROP CHERS POUR LE CONTRIBUABLE !!!!!!!! 
Mais nos députés sont bien trop occupés à faire de nouvelles lois (PLFSS 2013) alors qu'ils ne font pas appliquer celles qui existent déjà. 
Il aurait été important de comparer le nombre d'opérations effectuées pendant le temps de cette expérimentation avec le nombre de personnes ayant choisie l'experience PRADO. mais ces chiffres ne nous ont pas étédonné, et je pense savoir pourquoi  
Violà l'abération de fonctionnement d'un système louable mais détourné par certains (Lobbying)

 

Pour infos, vous trouverez les informations suivantes et des liens qui s'y reportent à vous de vous faire une opinion objective.

 

- Lettre au Médecin Chef de la CPCAM
 
  
Objet : Prado Orthopédie.
Réf : 31 mai 2012.
 
Monsieur le Médecin conseil Chef de service,
Docteur XXXXXX,
                         J’ai remarqué, lors de votre présentation du projet Prado Orthopédie, votre implication et votre volonté pour qu’aboutisse cette expérimentation. Je vous informe que mon syndicat a participé à son élaboration et à sa mise en place. L’efficience du système de soins français passe par une rationalisation de la prise en charge des patients. Nous en sommes tous convaincus.  
                         Néanmoins, suite à la CSPD du 15 mars 2012, et à votre présentation, le groupe de travail dont je fais parti a repéré quelques freins à l’aboutissement et au bon fonctionnement du projet.
-      L’échelle de la douleur proposée dans l’expertise des patients éligibles semble être un critère d’exclusion trop important. Ainsi, dans les poses de prothèses de genoux, par exemple, la douleur reste importante pendant les trois premières semaines. Pourtant, en SSR, une rééducation est conduite avec une flexion active d’environ 90° au septième jour.
NE FAUDRAIT-IL PAS MINIMISER CE CRITÈRE D’EXCLUSION ? Où tout au moins, le pondérer ?
-      Les patients traités en SSR sont pris en charge à 1OO%. Le KC>50 autorisant un remboursement à 100% par l’Assurance Maladie nous a été retiré il y a quelques années. Ainsi, les patients n’ayant pas de couverture mutuelle seront-ils exclus en première intention par le CAM ?
Avez-vous mis en place une prise en charge particulière ?
-      Le transport est compris dans la prise en charge des SSR en soins ambulatoire : Aurons-nous, comme vous nous l’avez laissé entendre, la possibilité de faire transporter ces patients dans nos cabinets grâce à un transport sanitaire ? Je ne vois pas quel texte de loi peut nous y autoriser ? Quelle solution proposez-vous ? Y aura-t-il un budget départemental alloué à ce transport ?
 
-      Les franchises de prise en charge en soins de ville : Les patients bénéficiant de cette prise en charge auront-ils à régler une franchise, suite aux  actes de rééducation, de soins  et de transport ? Il ne me semble pas que les SSR soient soumis à une franchise. Le forfait journalier s’impose-t-il ?
 
Vous comprendrez que le reste à charge pour les patients dans l’expérimentation Prado Orthopédie me semble important, et même apparait comme un facteur primordial, limitant une telle prise en charge. Aurons-nous les moyens financiers nécessaires au succès de cette expérimentation ?
 L’Assurance Maladie a-t-elle évalué le budget optimal pour un succès de l’expérimentation ?
La Caisse des Bouches-du-Rhône est-elle prête à financer Prado Orthopédie comme elle finance la prise en charge par les SSR ?
En effet, il faudra un reste à charge pour le patient, identique à une prise en charge par les SSR, sinon le choix va être vite fait.
Je vous rappelle quand même que le coût d’une prise en charge par l’Assurance Maladie d’une prothèse de hanche, par exemple, s’élève à 250€ par jour en SSR, à 125€ par jour par un HAD et à seulement 55€ en libéral (ticket modérateur compris). Notre marge financière est très importante, même après prise en compte des franchises, du transport et du ticket modérateur.
 
Dans le cadre de cette expérimentation, ne pourrions-nous pas imposer dans les cliniques du dispositif PRADO ORTHOPEDIE, l’application stricte des référentiels de rééducation appliqués en libéral. Il serait alors possible d’effectuer une étude quantifiable sur le nombre de séances véritablement faites en SSR et en libéral à pathologies comparables
 
Pourriez-vous me communiquer rapidement les pathologies qui sont éligibles à Prado Orthopédie, le nom des Cliniques qui ont finalement été retenues et le questionnaire HAS déterminant l’éligibilité des patients à cette expérimentation ?
 Je vous prie de croire, Docteur XXXXX, en mon entière collaboration et celle de mon syndicat, pour le succès de cette expérimentation et je vous prie d’agréer l’expression de mes salutations les meilleures.
 
     
 
 
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